Comme il aime à le dire lui-même, Henri est un prétentieux. Une prétention qu’il brandit comme sa plus grande qualité. Si je dis qu’il la brandit, c’est parce que c’est bien ainsi que je l’imagine : portant sa prétention avec fierté et défi, nous la jetant au visage, persuadé de sa légitimité puisque elle résulte logiquement de son immense et inégalable intelligence.

Wednesday, May 23, 2012

Quand Anna est assise.


Anna, installée pourtant confortablement sur le canapé, ne cesse de bouger, dégageant du mouvement en permanence. Son dos se redresse, se cambre. Elle se recroqueville sur elle même pour aussitôt se cambrer de plus belle. Ses poignets fins s’articulent sans fin pour permettre à ses mains blanches de dessiner dans l’air ses pensées. Un peu plus bas, ses fesses rondes dansent et bondissent au rythme de ses exclamations. Ses jambes minces sont glissées dans une paire de jeans d’un bleu lavasse, taillée pour lui embrasser la peau des cuisses au bas des mollets et laisser apparaître ses chevilles. Débordantes de vibrations spasmodiques, elles se croisent et se décroisent sans qu’elle n’y fasse même attention. Impossible aussi de ne pas remarquer ses deux petits seins vivants, certainement très blancs, suggérés par sa légère marinière qui, délicatement, s'agitent. Ses cheveux blonds et leurs ondulations lui tombent sur les épaules et viennent, à chaque mouvement de sa nuque, révéler ou masquer ses deux grands yeux noirs.

La jeune femme irradiait tout la pièce d’ondes inconnues : fascinées, l'atmosphère s'en était émue et la masculinité s'était rendue. Henri, lui, n'avait rien remarqué. Il pensait à la rencontre d’Hijikata et de Kundera, aux idées.

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